Pour ce premier article, j’ai décidé de vous parler un peu de ma trajectoire.
Après 2 ans de fac d’anglais, puis un an de prépa d’arts appliqués, je me suis dirigée vers le maquillage. Etrangement, je ne m’étais jamais posé la question auparavant, alors que j’avais toujours maquillé mes copines d’enfance dès le plus jeune âge. J’avais toujours piqué le maquillage de ma mère, et m’amusais sans arrêt à faire des essais improbables sur moi, ou sur mes amies. Mon année en classe préparatoire d’arts appliqués m’a grandement aidé, en colorimétrie, avec les matières, en sculpture, pour jouer des ombres et lumières…

Mon année de formation en maquillage a été riche. Enfin, on me dévoilait tant de secrets que j’avais essayé de découvrir par moi-même en vain ! Il y avait tant de techniques, de supports, de matériel, de couleurs, d’époques… L’année s’est terminée trop vite. Nous avions simplement survolé les thèmes. De toute manière, c’est la pratique qui allait changer la donne.
Je suis ensuite allée m’installer à Madrid, Espagne, durant 3 ans. J’étais tombée amoureuse de cette ville, il était temps que je m’y installe. J’étais déjà bilingue anglais-français (ayant commencé l’anglais très jeune), mais je souhaitais rajouter l’espagnol à mes capacités linguistiques.
Lorsque je suis revenue en France, j’ai eu la chance de travailler tout de suite dans le milieu de l’audiovisuel : des téléfilms, des séries, des longs-métrages… Occasionnellement, j’atterrissais sur une session photo, un défilé… A chaque fois, il faut réajuster sa technique, remettre à jour son matériel, se réadapter à une nouvelle demande.

Pourtant il me manquait encore quelque chose. Je suis donc partie faire une formation d’effets spéciaux, à Los Angeles, USA. De toutes, c’est sûrement la formation que j’ai préféré. Les techniques sont tellement variées, le challenge constant. Il y a un travail avec l’humain, mais aussi de longs moments de travail seul, à sculpter, à créer. Et là, on se rapprochait de ce qui m’avait toujours fasciné : le corps humain, dans sa globalité. En rentrant en France, j’ai pu mettre en pratique mon savoir. Mais la demande en effets spéciaux était faible et les moyens limités, à mon grand désespoir !
En 2010, j’ai pris une décision importante. Je souhaitais m’éloigner de l’audiovisuel et donner plus d’importance à la part psychologique de mon travail. Je savais que le maquillage pouvait avoir un réel impact sur le mental. Mais le maquillage est éphémère. Je me suis donc formée au maquillage permanent. Grace à cette technique, on peut reconstruire, tricher subtilement et redonner de la force, de l’espoir, confiance en soi.
Chaque visage, chaque personnalité, chaque corps, est différent. Les techniques et le matériel sont en constante évolution. C’est une remise en question permanente qui me passionne et me pousse à m’améliorer quotidiennement. Chaque élément de visage a une importance considérable. Reprendre des sourcils, redéfinir une bouche, intensifier un regard… Tout cela a un impact sur l’image de soi et son bien-être.
Le plus important pour moi était d’aller vers la pigmentation corrective. Redessiner des aréoles mammaires, donner de la densité capillaire grâce à la trichopigmentation, camoufler des cicatrices… Il est possible de faire tant de choses pour se réapproprier son corps, son visage !
Aujourd’hui, je continue de me former régulièrement pour mieux prendre soin de mes clientes. Je fais aussi encore du maquillage, pour les mariées ou parfois sur les tournages. J’ai la chance d’adorer mon métier, d’adorer mes clientes, et ça, c’est une chance incommensurable !

Bravo Liza, beau parcours !
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